Ce fut dans une clinique d’Edinburgh qu’un cri de garçon se fit entendre lors d’une journée pluvieuse de Mars, le 30 plus précisément. Les parents de celui-ci étaient vraiment émus en voyant le nourrisson dans les bras de l’infirmière. Il faut avouer qu’ils commençaient tous les deux à perdre espoir. Mais le jeune Aleksi était vraiment un miracle pour la famille Emrys. Alors qu’ils songeaient à commencer des démarches pour adopter, les résultats de grossesse furent enfin positifs. Il faut dire qu’ils avaient tout essayés, Marianne, la mère avait même été jusqu’à consulter une voyante, montrant à quel point elle pouvait être désespéré de ne pas avoir d’enfants. Mais ayant peur de perdre cet enfant, la mère arrêta de travailler peu de temps après cette nouvelle. Elle avait déjà connu plusieurs fausses couches et ne souhaitait pas revivre ce drame. Elle savait qu’elle ne s’en remettrait pas. Heureusement pour eux, le père de famille, John, gagnait bien sa vie et pouvait subvenir aux besoins de la jeune maman. Les mois passèrent et le ventre de la jeune femme se faisait déjà bien arrondis, tout était prévu pour son arrivée. Sauf une chose son prénom. Ils n’avaient pas voulu savoir à l’échographie si c’était une fille ou un garçon, ils voulaient la surprise. Mais Marianne était persuadée d’avoir un petit garçon. Instinct ou coup de chance, cette idée fut la bonne. Le jour de l’accouchement restera marqué dans l’esprit de la jeune maman. Alors qu’elle était entrain de repasser son linge, des contractions violentes la pris. Heureusement pour elle, les secours ne tardèrent pas à arriver. Cependant impossible de joindre son mari, le pauvre se fit insulter de tous les noms par sa femme qui se demandait où était passé cet idiot qui allait louper la naissance de son fils unique. Lorsqu’il l’apprit, il quitta le travail avec hâte mais trop tard. Il dut attendre pour voir sa femme et son nouveau né. L’attente fut réellement difficile, faisant des allers-retours à l’accueil. Vint enfin le moment des retrouvailles entre eux. C’était un pur moment de bonheur.

Et le bonheur dura jusqu’à l’adolescence. C’est à partir de ce moment que tout changea. Aleksi avait bien grandi et avait v écu une enfance très heureuse. Ses parents lui offrant tout ce qu’il voulant mais contrairement à d’autres qui seraient devenu égoïste et égocentrique, lui avait le cœur sur la main. Il n’hésitait pas à rendre service à ses voisins et à sa famille dès que celle-ci avait besoin d’aide. Cela lui permettait également d’économiser pour ses propres achats. Très jeune, il se passionna pour la musique. Cependant, il se découvrit un véritable don lorsqu’ils déménagèrent à Londres. Son père étant muté dans la capitale, il devait repartir de zéro, ce qui secrètement était une bonne chose pour Aleksi. Il avait treize ans et alors que ses amis avaient tous des copines, lui n’était guère intéressé par celles-ci. Mais il ne pouvait pas s’empêcher de loucher lorsqu’il voyait le maitre nageur lors des cours de natation. Certains le trouvaient étranges et commencèrent à l’éviter. Alors pour lui, ce déménagement était une bénédiction. Il allait pouvoir être normal, il avait d’ailleurs entendu son père critiquer les personnes qui étaient attirés par le même sexe. Et Alek’ ne pouvait se permettre d’être comme ça. Alors il se renferma sur lui-même. Le jeune homme débarqua dans un collège en plein milieu d’année mais il s’adapta assez vite à sa grande surprise. Jouer le type cool, il savait le faire. Puis, après tout ce n’était pas un mauvais garçon, peut-être même un peu trop gentil. En parallèle de ses études, il apprit à jouer de divers instruments. Avoir un voisin musicien lui avait ouvert plusieurs portes. Pour ses seize ans, ses parents lui offrirent une véritable guitare. Sa chambre ressemblait vraiment à un musée. Alek’ savait jouer de la guitare, du piano ainsi que de la batterie. Le temps passa et Alek’ était sûr d’une chose, il voulait vivre de la musique. Son père n’était pas vraiment d’accord.

Alors pour rendre fier son père, il postula pour Oxford. Il y fut accepté, Aleksi était une bonne élève et malgré quelques moyennes catastrophiques dans certaines matières, il était sérieux. C’était une bonne recrue pour cette école mais il ne s’y plaisait pas du tout. Ce n’était pas ce que lui voulait faire. Alors ce fut la descente des notes. Pourtant, il tenu deux ans avant que sa mère ne prenne les choses en main et décide de dire à son mari qu’il était assez en âge de faire ce qu’il souhaitait. Il postula alors pour la Hampton Univeristy. Aksel stressait de ne pas avoir de réponse de cette école alors quand il vit ses deux parents installés à une table après ses cours, il crut que quelque chose de grave était arrivé. Ou alors qu’ils avaient découvert ce qu’il cachait. Il ne pouvait s’empêcher de vouloir prendre la fuite, il savait que si jamais son père apprenait ce détail sur lui-même, les choses changeraient. Mais à croire que son cerveau se faisait des films. Il s’installa en face d’eux, les jambes tremblantes et le cœur sur le point d’exploser. Ils lui annonçaient qu’ils pouvaient intégrer Hamptons. C’était juste une folie pour lui. Il resta planté comme un idiot face à eux. C’était trop beau pour être vrai. Niveau avenir, tout irait mieux, il en était certain après en ce qui concernait sa vie sentimentale. Il ne préférait même pas y penser, c'était le néant le plus complet qui puisse exister.